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jeudi 28 janvier 2010





 


 





PRANZO di FERRAGOSTO, aurait pu tout aussi bien être traduit en Français par Repas de Pentecôte, premier week-end prolongé des beaux-jours, et traditionnel signal d'exode massif des villes vers mer, campagne, montagne.

C'est dans une Rome pareillement désertée, que Gianni quinquagénaire vivant seul avec sa mère, se trouvé confronté à un surprenant dilemme.
L'importante somme d'argent, qu'il doit au syndic de l'immeuble sans espoir de pouvoir la payer, serait en grande partie effacée, s'il acceptait d'accueillir pour deux jours la mère de celui-ci.
Il n'a guère le choix, et se prépare à recevoir à bras ouvert son invitée, mais elle n'arrive pas seule, la tante est là aussi !
Si l'une des nouvelles venues est discrète et affable, l'autre fait rapidement des siennes.
Gianni, déjà débordé le premier soir, fait un malaise, appelle  son ami médecin. 
Celui-ci lui confie son embarras. De garde cette nuit à l'hôpital, personne pour garder sa mère, est-ce que tu ne pourrais pas ?...
Comment refuser un service à un ami ?
Voilà réunis les cinq protagonistes de ce PRANZO di FERRAGOSTO dont chacun peut imaginer qu'il ne sera pas triste.

C'est le premier film de Gianni di Gregorio, qui a fait ses classes dans les salles de Cinéma du Trastevere, le quartier où il est né, a grandi, et habite, toujours dans la même maison.
Et c'est là que le film a été tourné.

Il pensait faire une carrière de comédien. Mais pendant les cours de théâtre, chaque fois que je montais sur scène pour jouer Macbeth ou tout autre personnage tragique, je n'avais même pas le temps d'ouvrir la bouche que toute la salle hurlait de rire.
Il change de voie, devient assistant et scénariste pour des films souvent récompensés dans les festivals. 
Il collabore avec Matteo Garrone à quatre reprises, le dernier film GOMORRA obtient en 2008 le Grand Prix du Jury à Cannes.

L'envie de tourner son premier film lui est venue parce qu'il a reçu il y a quelques années, la même proposition que son personnage, qu'il l'a refusée, mais qu'il a souvent imaginé ce qui aurait pu arriver... s'il avait dit oui. Il soumet son scénario à plusieurs Maisons de Production qui le lui renvoient.
Matteo Garrone décide alors de produire le film. 
Le budget va être très serré.

Gianni n'embauche qu'un seul acteur professionnel, le syndic.
Le médecin et le Viking, personnage secondaire, sont des amis d'enfance.
Sa tante de 90 ans, jouera la mère du médecin, qui, parmi les recommandations qu'il donne à Gianni dans le film, utilise l'ordonnance de sa propre mère !
Une proche de la famille incarnera, à 93 ans la mère de Gianni.
Pour les autres rôles féminins, un casting est organisé auprès de pensionnaires de maisons de retraite et c'est à 85 et 87 ans que deux d'entre elles, commencent une carrière d'actrice.

Restait à trouver le Fils. J'ai joué le rôle principal, parce que durant la préparation du film, alors que j'expliquais à l'équipe qu'il fallait trouver un homme d'âge mûr, plus ou moins alcoolique, ayant vécu des années avec sa mère, tous les visages se sont tournés vers moi.

Le tournage a lieu dans son propre appartement. En pensant au poids de l'équipe technique et du matériel, il fait des cauchemars à cause du plancher. De ce côté là tout se passera bien. 
Ce qui frappe dans les interviews de Gianni di Gregorio, c'est qu'à l'évocation de ses rapports avec les actrices, le même épuisement que dans le film, traverse son regard. 
Mais ce n'est qu'une impression fugitive vite remplacée par le rire, et l'émerveillement devant la vitalité de celles qui ne voulaient jamais s'arrêter de tourner alors que l'équipe, très jeune, était épuisée.

Rapidement un climat d'anarchie règne sur le plateau. On ne pouvait pas les diriger, elles bougeaient et parlaient comme elles voulaient ! Mon scénario était parfait mais j’ai été obligé de le mettre de côté. Ce film est l’histoire d’un scénariste qui a trahi son scénario ! Ça m’a plu ! 
Quand il annonce une scène de dispute, elles s'entendent comme larrons en foire. Et les scènes de réconciliation, elles, se transforment en pugilat.

Ces imprévus donnent au film un climat d'authenticité exceptionnel pour des non-professionnelles.
Elles mènent la barque et le tournage se fait caméra à l'épaule, afin de ne rien rater de ce qui se passe. Il y aura pendant les instants de pause, des scènes tournées à la dérobée, qui s'intègreront parfaitement à l'histoire.

Le making-off aurait fait un tabac !

Les maisons de production qui boudèrent le scénario durent s'en mordre les doigts. Les salles furent pleines des semaines durant. Il fallut en toute hâte multiplier le nombre de copies. De 14 elles passent à 140.
La sortie du film dans les Pays Européens en confirmera le succès et de nombreux Prix vont récompenser ce tout jeune metteur en scène.

Ce qui rend Gianni Di Gregorio extrêmement sympathique, c'est qu'à chaque question, il commence par rire avant de répondre. Et il rit plus encore quand on lui demande ses impressions sur le Prix du Meilleur Premier Film reçu à la Mostra de Venise. Je n'avais pas tout à fait l'age des lauréats habituels ! 

Parmi ses références en matière de cinéphilie, il cite tous les grands cinéastes italiens de l'après-guerre, le cinéma japonais, il ajoute et Truffaut beaucoup.
Et moi qui suis aussi, Truffaut beaucoup, je n'ai pu m'empêcher de penser, j'en étais sûre. 
Truffaut aimait les familles et les histoires de famille...
Il avait même un jour conclu ainsi un article, je cite de mémoire, et c'est un metteur en scène qui aime ses parents, ce qui est rare.
Il aurait adoré ce film tendre et drôle. Cette improbable famille recomposée, pour un moment qui nous semble trop bref, et que l'on a le plus grand mal à quitter.

C'est une suite réjouissante que de voir ces quatre grand-mères, ovationnées au Festival de Venise, raconter avec leur vitalité et leur joie de vivre, qu'elles se sont amusées comme des gamines et qu'elles seraient prêtes à recommencer demain.
C'est tout ce qu'on leur souhaite...


 
PRANZOZA di FERRAGOSTO 
2009  
GIANNI di GREGORIO 

GIANNI di GREGORIO          Gianni
VALERIA de FRANCISCIS       sa mère
MARINA CACCIOTTI            la mère du syndic
MARIA CALI                  sa tante 
GRAZZIA CESARINI SFORZA     la mère du médecin 

Sites ITALIEN et FRANÇAIS du film
http://www.pranzodiferragosto.it/
http://www.ledejeunerdu15aout-lefilm.com/

BANDE ANNONCE ET EXTRAIT VIDÉO COMMUNIQUES AUX MÉDIAS
http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18868573&cfilm=139045.html

http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18868579&cfilm=139045.html